Nous Deux n°3630 – Janvier 2017
Depuis 2010, Lucie Lucas incarne Clémentine Boissier dans la série Clem. Les aventures de l’héroïne devenue maman a 16 ans nous passionnent, mais dans la vraie vie, qui est vraiment Lucie ? Elle nous répond. ..
Vie de couple, séparations, deuils, relation fusionnelle avec sa mère interprétée par Victoria Abril… A chaque saison, les rebondissements de Clem régalent six millions de Français. Pour Nous Deux, Lucie évoque son coup de foudre pour Adrien, le papa de ses deux petites filles, elle nous livre ses envies, ses espoirs et ses engagements.
- Comment allez-vous après une année 2016 bien chargée ?
J’ai ressenti un gros coup de fatigue en fin d’année après avoir enchaîné le tournage de Clem et la promotion. J’étais paniquée à l’idée de ne pas pouvoir souffler, mais aujourd’hui, je vais mieux, je vais essayer de me partager équitablement entre mon travail et ma vie de famille. J’aimerais aussi garder du temps pour mener à bien des projets personnels, comme l’écriture ou la réalisation. - Les téléspectateurs ont pu retrouver Clem en pleine rupture dans
la saison 6. Que s’est-il passé ?
La vie sentimentale de Clem n’a jamais été simple, mais elle est en pleine désillusion par rapport à la vie à la campagne. Jérôme est épanoui dans son métier d’agriculteur, mais il n’est plus aussi présent auprès d’elle… Ils ne regardent plus dans la même direction, ce qui les mène à la rupture. Je pense que beaucoup de couples vont se retrouver là—dedans. . . C’est le point fort de la série : aborder des problèmes que les gens traversent au quotidien. - Quelles sont vos relations avec Victoria Abril, qui joue votre mère ?
Victoria a toujours été bienveillante, me conseillant dans ma vie personnelle et dans mon métier d’actrice. Clem a été une école formidable pour moi, et Victoria une prof extraordinaire. Depuis 2010, avec toute l’équipe, nous vivons une expérience humaine très forte. Nous travaillons parfois jusqu’à dix—sept heures par jour ensemble, ce qui crée une complicité incroyable entre nous, faite de discussions, de fous rires et de blagues pour décompresser. - Clem est devenue maman a 16 ans. Quel regard posez-vous sur ces maternités adolescentes ?
Les souvenirs de jeunesse étant encore très présents, on est sans doute plus proche de son enfant, mais à cet âge-là, on n’est pas encore assez mûre pour assumer toutes ses responsabilités. La maternité de Clem est arrivée à un moment où elle avait des choix de vie à faire. La série a pu donner envie à des jeunes filles de devenir mamans, mais nous avons essayé de montrer que l’être à 16 ans, c’est un parcours du combattant. Je pense qu’il faut avoir des enfants quand on se sent vraiment prête. - Qu’est-ce que vous cherchez a partager avec vos deux filles, Lilou et Moïra ?
J’essaie de leur enseigner le respect des autres et de soi-même, de l’environnement. Je ne voudrais pas qu’elles essaient de ressembler à telle ou telle personne pour nous faire plaisir. C’est très important de trouver sa personnalité, d’assumer qui on est pour devenir plus fort. J’ aime ce monde pour sa diversité et j’ai envie qu’elles sachent cultiver leurs différences. - Comment êtes-vous devenue comédienne ?
A 9 ans, j’ai commencé à prendre des cours de théâtre, un peu par hasard. J’aimais la poésie et j’étais d’un naturel plutôt réservé. Être sur scène m’ a permis de m’ exprimer autrement. J’avais envie d’être indépendante financièrement très tôt et de devenir maman jeune. J’ai donc choisi d’être mannequin, pour gagner de l’argent. C’est le directeur de l’agence qui a senti avant moi mon potentiel d’ actrice. Et grâce à son insistance, j’ai passé un casting et obtenu un rôle dans 15 ans et demi, aux côtés de Daniel Auteuil. Dès le premier jour de tournage, j’ai compris que ce métier me rendrait heureuse. - Le public vous adore. Cette popularité n’est-elle pas trop envahissante ?
Je suis privilégiée, même s’il est difficile de préserver mon intimité. Mes filles ont du mal à comprendre qu’elles doivent parfois partager leur maman avec d’autres. Mais avec un peu d’organisation, j’arrive à mener une vie presque normale. - Vous ne craignez pas d’être enfermée dans un personnage ?
On m’a longtemps appelée Clem. Aujourd’hui, de plus en plus de gens m’appellent Lucie et cela me rend heureuse. Je ne me repose pas sur mes acquis, et je travaille toujours plus pour aller plus loin. Jouer un rôle différent dans Coup de foudre à Jaipur pour TF1 a été un vrai bonheur. Le réalisateur avait écrit le rôle pour moi, j’étais aux côtés de Rayane Bensetti, qui est un être solaire, et j’ai pu partir en Inde avec mon homme, mes enfants, mes parents et mes frères ! Partager ce voyage avec mes proches restera un de mes plus beaux souvenirs. - Pouvez-vous nous raconter votre coup de foudre pour Adrien ?
Nous nous sommes connus en quatrième, c’était le nouveau de la classe et j’ai immédiatement flashé sur lui. J’ai tout fait pour qu’il me remarque, mais ça n’a pas marché. Nous nous sommes perdus de vue pendant quelques années. Et puis un jour, sur un quai de gare, j’ai aperçu un garçon que j’ai trouvé très mignon. Malgré la foule, nos regards se sont croisés et nous nous sommes reconnus. Nous avons ressenti un choc, et deux jours après, nous étions ensemble. Et cela dure encore aujourd’hui. J’apprécie sa gentillesse, son humour et son courage de partager ma vie. Il doit supporter mes absences, mon stress, il lui faut beaucoup de sérénité pour m’épauler le mieux possible. - Comment vivez-vous votre nouvelle expérience d’égérie pour la marque de bijoux Mauboussin ?
Peu d’actrices françaises ont eu cette chance, je suis donc très flattée de devenir l’égérie d’une marque qui représente le luxe et l’élégance. J’ai tout de suite voulu connaître la traçabilité des diamants utilisés pour les bijoux, afin d’être sûre qu’ils ne soient pas extraits par des enfants. Après une rencontre avec Alain Némarq, le PDG de Mauboussin, j’ai senti que nous défendions les mêmes valeurs. Travailler avec eux me donne plein d’idées et d’envies, car je voulais être joaillière quand j’étais jeune. Je suis donc ravie de cette collaboration!
Bonnes résolutions et vœux pour 2017…
« Je veux arrêter de fumer et me remettre à la peinture. J’ai toujours dessiné, mais la peinture me manque, je me suis aménagé un atelier et j’ai hâte de m’y remettre. Pour cette nouvelle année, j’espère évidemment un peu plus de paix. Une paix dans le monde, mais aussi une paix intérieure pour chacun de nous. Nous sommes à la croisée des chemins. Un monde s’écroule, un autre émerge. Malheureusement, cela se fait dans la violence. Mais il existe beaucoup d’entraide et de solidarité, et je trouve ça magnifique. Je préfère me raccrocher a cet espoir pour 2017 . . . »
par Danielle Moreau